Si je n’avais pas d’automobile, je n’aurais jamais écrit. C’est fou, mais c’est ça.
On me demande souvent où je trouve le temps d’écrire. (Ce n’est pas vrai, mais je trouve que de dire ça me donne une certaine prestance.) « Entre le travail, les enfants, le maintien des relations d’amitié, un couple qui demande qu’on s’occupe de lui, comment arrives-tu à écrire, Vic? » (Personne ne m’appelle Vic, mais dans mon blog, je fais ce que je veux.)
Je le répète : si je n’avais pas d’automobile, je n’aurais jamais écrit. J’écris en auto.
Pas vraiment, mais presque. Je vais t’avouer quelque chose : contrairement à mon personnage, le Vic qui écrit n’habite plus Montréal. J’y travaille encore, sauf que je n’y dors plus. Je voudrais bien te faire coller que je suis un véritable artiste urbain… jusqu’à ce que tu découvres que je vis dans le 450. Je serais peu avancé à te mentir. Donc, je me tape une bonne heure de trafic le matin, bis, le soir.
Et c’est là que le « miracle » se produit pour moi.
À force de perdre mon temps sur quatre roues immobiles, j’ai découvert que mes pensées, elles, ne cessent d’avancer, de toute façon – souvent sous la forme d’histoire que je me raconte pour passer le temps. Autant mettre ces heures à profit, que je me suis finalement dit. Ça devait être quelque part en 2005.
En plus, je ne fais pas que rêvasser, en auto, non. Autre révélation, choc : je suis très beaucoup chanceux de faire partie des gens qui ne prennent pas de note. Ma mémoire me suffit généralement. (Ouais, je sais que ça facilite ma vie… Même au travail, je trimbale un cahier par parure, c’est tout dire.)
Confession finale : je n’ai pas besoin de me mettre dans le mood pour écrire. Une demi-heure sur le portable devant une mauvaise émission de télé après avoir couché les monstres me suffit à pondre le premier jet d’une scène. (Une scène élaborée entre le boulot et la maison – tu vois, je boucle la boucle.)
Voilà, tu connais mon secret.
VV