Dès que j’ai commencé à distribuer des extraits de L’appartement du clown à des amis, je me suis rendu compte que j’aimais être lu. Je regarde le visage du lecteur, les yeux qui courent sur la page, les sourcils qui se froncent, la bouche qui s’anime parfois involontairement et ça me fait le plus grand bien. (Vic est un voyeur littéraire. D’ailleurs, si tu as envie de te filmer en lisant mon blog ou L’adc – quand il sera en librairie – fais-le et courielle-moi tout ça…)
Quand j’ai pris conscience que du vrai monde pouvait avoir envie de lire ce que je raconte, j’ai décidé d’y aller jusqu’au bout. Je me suis lancé jusqu’à avoir un MA-NUS-CRIT. Au complet. L’appartement du clown a germé quelque part en 2005, je l’ai écrit par scènes décousues, sans trop y croire, je pensais plus à un recueil de scénettes de la vie trépidante du Montréal hip, moche, rigolo…
En 2006, je pense, j’ai même envoyé unescène à un concours à Radio-Canada pour L’anthologie de récits québécois de Jean Barbe. Ça s’appelait « Con comme un chasseur ». Le texte avait été sélectionné pour publication, puis coupé en troisième mouture. (Pour me venger, j’ai coupé la scène du roman, moi aussi, nah!) Par contre, le simple fait d’avoir été considéré m’a donné le goût de plonger pour de vrai.
Aux vacances d’été 2008, je me suis donné un plan d’écriture crédible et j’ai écrit la fin de l’histoire. J’avais un début, des bribes de pas grand-chose et une finale. Il me restait à combler les trous. Je me suis donné jusqu’au 31 décembre – pour compléter le roman la même journée que l’action qu’on y trouve. (Je suis cave comme ça.) Et je l’ai fait.
Pendant l’automne 2008, j’ai ouvert le processus à pas mal de monde :
- Maman, qui m’aime comme j’écris
- Ma sœur ,qui commente comme Monet, en impressionniste
- Ma blonde, qui lit peu, mais qui critique avec fougue
- Cat, ma lectrice « madame-tout-le-monde » qui rend mes maladresses plus crédibles
- Pat, dont le jugement est un rasoir qui porte à réflexion
- Boris, l’homme à la culture excessive
- Marc, qui s’emporte, révise et propose des avenues nouvelles
- J’en passe et tellement que c’en est gênant
J’avais besoin de parler de ma patente. Ils ont écouté (lu). J’ai décidé que le jeu en valait la chandelle.
VV