Je ne connaissais pas James Lee Burke et son Dave Robicheaux avant de lire Last Car to Elysian Fields. Il ne doit pas y avoir beaucoup d’amateurs de polars américains qui partagent mon ignorance – je me suis senti un peu comme quand je t’ai parlé d’Elmore Leonard.
En plus, j’ai eu droit au phénomène de « quand ta toune pogne à la radio ». Je m’explique. Je ramasse le livre dans la vente de débarras de la bibliothèque près de chez moi. Je me dit que pour 1$, je ne peux pas me tromper. Je ne fais pas attention à l’auteur et je plonge. Une fois dans le roman, je m’amuse ferme et je me rends compte que tout le monde parle de l’auteur, James Lee Burke, à la télé, dans le Voir, à la radio… une adaptation cinématographique d’un de ses romans est parue avec fracas. Dans la brume électrique, réalisé par Tavernier, avec Tommy Lee Jones. Je me sens donc très in.
Que dire sur Last Car…? Que j’ai découvert quelque chose. On peut faire du polar et raconter aussi une tout autre histoire (celle de la Louisiane crasse dans le cas de M. Burke) avec beaucoup de conviction. Ses bayous sont pollués, ses bourbons goûtent le soleil, ses noirs sont remplis de blues, ses riches parlent avec l’accent de Bâton-Rouge, ses inspecteurs vont à la messe… bref, on a droit à une rasade sucré-salée du Sud des États-Unis. Si tu te sens une envie de New Orleans, je te conseille un détour chez JL Burke en même temps que chez Lonely Planet. Bravo.
Autre chose: il y a du bon à côtoyer un personnage que son auteur a pétri et repétri comme du vieux pain. (Ça ne se dit pas, mais tu comprends.) Dave Robicheaux est bourré de problèmes, de contradictions, de mauvaises histoire pas complétées; de quoi se perdre quand on tombe sur lui sans préavis, au milieu de la série d’aventures qui lui sont consacrées. Sauf que non. On ne se perd pas. Dave Robicheaux est entier malgré ses fragmentations romanesques et j’y ai cru.
Conclusion: un personnage vivant, un décor surprenant et je suis prêt à suivre James pour un autre 300 pages.
VV
PS: tu viens de lire le 100e article de la Verve!
PPS: on est le 11 septembre… ça fait un an et un jour que XYZ m’a passé son coup de fil fantastique pour dire oui à mon clown (et 9 ans que Vic a perdu la jeune femme au cheveux tricolores dans l’écroulement des Tours Jumelles – si tu crois à ça).