Vic a lu pour toi: La chorale du diable de Martin Michaud

cover-diable-bigJe désespérais de trouver un romancier québécois capable de m’offrir un univers policier qui me happerait comme certains auteurs étrangers arrivent à le faire. Maintenant, j’ai Martin Michaud et son enquêteur, Victor Lessard.

Si je n’avais pas aimé, je n’en parlerais pas. Lessard, dans sa deuxième enquête publiée – il y en a trois, presque quatre -, m’a accompagné en voyage au bord de la plage.

De quoi s’agit-il, en gros? D’un enquêteur du SPVM qui a des relations explosives avec sa hiérarchie, mais de fidèles collègues — d’un père dont les paramètres familiaux sont lourds et complexes, tant dans son passé lointain que dans son passé récent — d’un homme qui cherche à aimer sans top savoir comment — d’un gars qui essaie de ne pas sombrer dans la dépression et l’alcoolisme. Lessard, en pleine semaine de pluie du mois de mai, tombe sur un drame familial sauvage dans lequel le mari semble avoir tué femme et enfants à coups de hache avant de se trancher la langue et de se donner la mort. La haute-gomme désire une enquête rapidement bouclée, mais Lessard sent que quelque chose cloche. Ses soupçons sont bien mal reçus, puisque son propre père s’est lui-même rendu coupable d’un crime semblable — ce qui jette une ombre sur ses déductions. Au fil de l’enquête, Lessard s’enfonce dans une mécanique terrible qui l’éloigne de plus en plus de son rôle de policier et de plus en plus de celui du justicier.

Dans ce roman, le lecteur a droit à tout ce qu’on associe normalement aux univers américains. Montréal devient New York ou Los Angeles. (Que j’aime ça!) On assassine, on prend en embuscade, on blesse par balle, on kidnappe, on torture, on poursuit, on s’introduit par effraction, on songe au suicide… et on sacre! Ce joual québécois nous rappelle où l’action se déroule, tout comme les descriptions des recoins de la ville. Merci, Martin.

Le lecteur bouge dans ce roman. Il se promène entre des bribes du passé de celui qu’on soupçonne être au coeur de l’affaire – mais on n’en est jamais sûr. Il suit surtout Victor Lessard; il suit aussi une jeune femme qui donne dans la porno sur webcam, ou encore un prêtre au service d’une branche obscure du Vatican. Les fils de l’histoire s’entrecroisent, ce qui offre autant d’occasions de s’interroger sur la suite des événements. Franchement bien ficelé.

Martin Michaud nous entraîne dans un scénario vraiment improbable — quelque chose d’énorme! –, et j’ai embarqué, complètement, avec joie. Dans ce roman, Lessard me fait un peu penser à John McLane (Die Hard), quelqu’un qui s’emmêle les pinceaux dans des histoires d’envergures folles et qui semble animé d’une rage sourde qui le pousse à continuer toujours plus loin. C’est un personnage qui a le don de me faire rêver.

Tu comprends que je me tape le 3e Lessard dans les prochains jours.

Ciao,

VV

 

 

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