Vic a lu pour toi: Toi et moi, it’s complicated

Toi et moi, it’s complicated a été publié par Dominic Bellavance aux éditions Coup de Tête (Michel Vézina). Connais-tu Coup de Tête? Ils publient des « plaquettes » – des livres courts qui se lisent vite et qui fessent fort. Personnellement, tu sais mes goûts ecclectiques, je trouve que ce type de littérature a bien du mérite. Je dirais que j’apprécie. Beaucoup. J’ai lu une demi-douzaine de leurs titres, dont le distrayant Morlante de Stéphane Dompierre. Je suis bien content d’avoir lu celui de Dominic (que j’avais croisé à Trois-Rivières au Salon du livre – t’en rappelles-tu, Dominic? Le gars pour vendre les livres n’était pas là… j’ai dû attendre une autre fois pour m’en procurer une copie.)

Toi et moi… en bref selon Vic
Ce livre adopte le point de vue et la forme de la plateforme sociale virtuelle facebook pour nous embarquer dans ce cybermonde et en brouiller les limites.

On suit Daniel Perrault, ex-étudiant en Design de présentation au CEGEP Ste-Foy et employé de Couche-Tard, dans son quotidien hypermédiatisé par les réseaux sociaux. On en vient à se demander quel est le véritable Daniel; celui qui se brûle la langue avec du café trop chaud ou celui qui clame sur facebook « Daniel Perrault s’est encore brûlé la langue »? On constate rapidement que facebook est le vecteur principal de la construction des personnages entre eux et en eux-mêmes. Au-delà de l’anecdotique, de ces scènettes qui présentent toutes sortes de de gens qui commentent leur vie au fur et à mesure qu’il la vivent, Dominic nous pose la question de l’identité, de ce qui nous attire/repousse les uns, les autres et de la fragilité des liens que nous tissons.

Faut-il lire?
Oui. (Et ça se lit vite.) Lecteur, toi qui par définition aime lire, je peux t’affirmer que Dominic a fait de la belle ouvrage. Sa plaquette est d’un intérêt certain. (D’ailleurs je suis un de ses fans sur facebook!)

Je suis surpris de constater l’efficacité des dialogue en format chat avec émotikons et autres bizarreries de l’écriture web. J’aurais pensé y perdre, mais non, pas du tout. J’ai aussi beaucoup apprécié le jeu littéraire que se permet Dominic entre les pages 69 et 72: une scène décrite complètement en termes « équivalents facebook« , dans un Subway, alors que Daniel n’a justement plus accès à son monde virtuel puisque son iPhone est à plat et que son appartement subit une panne électrique! Inventif et agréable à lire. En général, les façons qu’il a de mélanger les fonctionalités facebook et la narration sont tout-à-fait délicieuse. Il se donne aussi le droit de critiquer le vide-bien-rempli des réseaux sociaux… à travers la capacité de son personnage à s’autocritiquer (il est paradoxal, et pourtant criant de vérité, ce Daniel qui partage lui-même quantité d’inepties avec son réseau et qui écorchent ceux qui se disent « fans de la poutine »…)  Bravo!

Je suis moins impressionné par la progression de l’histoire et le rythme de la narration. Le côté précipité de la plaquette a joué contre le propos de fond, je crois. La chute finale arrive très vite (trop), sans avoir senti la tension monter jusqu’à son comble. Par contre, je pourrais argumenter que l’instantanéité qui prévaut dans les médias sociaux auraient été mal rendus par une conclusion plus élaborée. C’est un choix.

Somme toute, mission accomplie pour Dominic Bellavance. J’ai dévoré ton livre dans le ciel entre Minneapolis et Salt Lake City, plus précisément entre une femme âgée qui écoutait son iPod et un nerd qui montait des vidéos sur son MacBook. J’ai trouvé ça parfait!

VV

La bande-annonce pas mal cool.

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