J’ai continué à lire pour toi. Après mon initiation à Paul Auster (pas sûr, finalement), la série Millénium (que je n’avais pas lue, ben non…) et un San Antonio pour la forme, je me suis permis une incursion dans L’esprit de bottine, de François Avard.
Pourquoi? Parce que je voulais de la saveur made in Kwebec. J’avais un goût de poutine littéraire. Je dis ça sans arrière-pensée, j’aime la poutine, même en roman.
Note. Pour certain, comme toi peut-être, qualifier un roman de poutine est comme de dire que c’est tout et rien à la fois : ça ne peut qu’être péjoratif. Pas dans mon cas. Dans mon cas, un roman-poutine est un roman graisseusement enracinée dans la culture québécoise, mélange d’ingrédients improbables qui font du bien au lecteur. Moi, ça me fait du bien, une fois de temps en temps. Fin de la note.
J’ai aimé. C’est le premier roman de François, écrit au l’aube de la vingtaine, si ma mémoire ne me trahit. On y sent une fraîcheur dans le plaisir de jouer avec la langue, le cynisme social qui a été si bien rendu avec Les Bougon pointe son nez et le bout de sa queue, bref, c’est savoureux. On suit François, un scripteur humoristique désabusé, qui cherche à écrire un roman, qui manque d’argent, qui se gausse de tout ce qui l’entoure et qui finit par rater un suicide au Jos Louis. C’était délirant, incongru, brouillon… et ça ne m’a pas dérangé une miette.
Je ne demandais rien de plus à ce roman. Il m’a donné ce qu’il est, et ça m’a suffi. Un bon deal. Je m’y suis même un peu retrouvé. Juste assez, je dirais.
Toi? (Ça, c’est ma subtile invitation à la lecture.)
VV