Après avoir remporté le Jacques-Brossard 2015, L’Empire bleu sang revient vers toi avec un nouveau visage, un nouveau format et quelques améliorations génétiques.
Je suis bien fier de me joindre à l’écurie ALIRE, qui compte des auteurs que j’admire, dont Jean-Jacques Pelletier, Ariane Gélinas, Richard Ste-Marie, Éric Gauthier, Élisabeth Vonarburg et Patrick Sénécal.
Mon livre est distribué dans les bonnes librairies depuis le 23 septembre.
Découvre ce roman. Tu ne le regretteras pas.
VV
Tu veux un extrait? Ici, Victor Notre-Dame revient à Québec après un exil forcé.
« VICTOR NOTRE-DAME – 2 JUIN 1887 –
Holy[1] tabarnak, il pleut ! Quand je suis parti, il pleuvait aussi. Quatre ans et des poussières plus tard, il pleut encore. Du soleil, c’est trop demander ? Bah ! de toute façon, on s’en contrecrisse. L’orage empêchera le sang de coller à mon linge, c’est un mal pour un bien.
Je m’allume un cigare et souffle la fumée dans le vent du fleuve.
Québec a encore grandi. Quand je l’ai vue la dernière fois, au printemps 1883, le Narval doublait la pointe d’Argentenay de l’île d’Orléans et filait dans le chenal nord vers le cap Tourmente. Il bruinait et je ne regardais que d’un œil ; l’autre était trop enflé.
Le cap Tourmente avec l’hôpital d’aliénés J.-M.-Charcot, c’est encore techniquement Québec – comme le district Lévis et le quartier de la guenille à Neuville –, mais pas vraiment. Pour moi, la vraie Québec arrête avec la ligne du métro Talon. Entre les frontières de ces lignes souterraines s’empilent des millions et des millions d’âmes qui grouillent et se reproduisent dans la puanteur ou la gloire. Parfois les deux.
Je me rappelle que, même dans la brume, Québec m’avait paru majestueuse. Une très grande dame au centre du monde. Les dirigeables-sentinelles la couvaient comme autant d’anges gardiens suspendus au-dessus des nuages de fumée, prêts à faire tomber la mort sur la tête des ennemis de l’Empire. Hodensack[2] du carême ! Il était temps que je parte. J’étais allé trop loin, comme souvent. »
[1] De l’anglais : Saint.
[2] De l’allemand : Scrotum.