Vic a lu pour toi: Les aventures érotiques d’un écorché vif, de Gabriel Anctil

AEEVif_couverturePremièrement, j’ai publié chez XYZ. Gabriel aussi. Voilà. Ça ne change rien à la qualité de son roman.

Deuxièmement, je ne parle que des romans que j’ai appréciés. Pas de temps à perdre à vous dire ce qui me soûle. Gabriel Anctil nous offre des aventures que je vous recommande.

La sexualité, dans ce roman, c’est le point de départ, et aussi un peu le point de chute. Au fond, la vie, c’est pas toujours un peu une question de cul? De séduction? En tous cas, quelque chose de viscéral qui t’habite dans ton fondement? Gabriel le présente d’une façon qui m’a touché, sans flafla, comme un gars ressent ces choses-là. Juste pour ça, tu devrais y jeter un oeil.

Voici un Top « je-ne-sais-pas-combien » des choses que j’ai aimées:

  1. Le sexe comme un chemin de redécouverte de soi – pourquoi pas? On dirait qu’on présente parfois les choses comme si tout devait se passer entre les deux oreilles. Pas cette fois.
  2. Un livre qui se donne le droit de présenter des scènes de cul qui donnent envie d’en lire d’autres. (J’aime savoir ce qui se passe, pour de vrai, dans le corps. Ça change des livres où la sexualité est cachée.)
  3. Un papa qui est fondamentalement demeuré un homme. (Merci, vieux.)
  4. …tout en demeurant un papa. (J’approuve.)
  5. De savoureux échanges entre certains des « héros » de la galerie de personnages et Mathéo, l’écorché vif. Au moment de la rupture, tout le monde sait toujours mieux que toi, non? Un petit faible pour le vieux, au café, qui est passé par là tellement de fois déjà.
  6.  Un bel hommage à Barcelone et à l’idée de reprendre son indépendance. Je suis ravi que Gabriel Anctil présente l’amour comme un élément de cette question-là. (J’irai un jour en Catalogne.)
  7. Un roman qui te rappelle que les mauvais moments passent, et que dans le creux du baril, il peut se trouver une chaleur moite et excitante… qui te permet de remonter vers la surface.

Bon, c’était un Top 7, finalement.

Bref, tu peux t’y plonger toi aussi, sans gêne, sans honte, pour le plaisir et la découverte.

Les aventures érotiques d’un écorché vif (Quai no5)

La vie de Mathéo, 35 ans, vient de voler en éclats. Se remettra-t-il du départ de Marilou, avec qui il a passé près de la moitié de sa vie? Sa résurrection sera d’abord charnelle, grâce aux bons soins de Marie-Aimée-Bienheureuse, une mystérieuse prêtresse vaudoue. Et s’il porte bien son titre, ce roman est aussi le portrait émouvant d’un homme qui cherche à se réinventer, de même qu’une réflexion débridée sur les révolutions, les politiques autant que les intimes: aux chants du plaisir, se mêleront en effet ceux de la marche indépendantiste catalane…

Du Coca-Cola littéraire… en 50 tons de gris

J’ai fait trempette en Grèce cet été parce que je me suis marié. La Grèce, c’est romantique. Surtout les îles. Et c’est plein de gens en vacances. En vacances, le lecteur occasionnel s’adonne à son plaisir – un peu comme le fumeur occasionnel, un samedi soir dans un party avec des potes. Et comme le fumeur occasionnel, on dirait que l’objet qu’il choisit pour assouvir son besoin a finalement peu d’importance. « Tu veux une poffe? » — « Ouais, merci. » Tu remarques que le fumeur ne demande pas la sorte de cigarette qu’on va lui offrir. Et c’est compéhensible parce qu’on la lui donne. S’il achetait, il se demanderait quelle marque choisir. Il se rappelerait la dernière clope à son goût et rependrait du même poison. Il ne dirait pas: « Hé! Toi, derrière le comptoir, dis-moi donc quelles cigarettes se vendent le plus ces temps-ci? » — « Les Player’s marchent pas mal fort. » — « J’vais en prendre un paquet. » — « King Size? » Ce serait nul. Pourtant, ça doit être ce qui se produit dans les grandes surfaces où se vendent les montagnes de livres. Les plages du monde entier reçoivent la visite d’innombrables copies du même titre. Pas deux… un seul titre, souvent en anglais, mais aussi parfois traduit, entre les mains des vacanciers globe-trotters.

Cette année, c’était  Fifty Shades of Grey (Wiki…) a 2011 erotic novel by British author E. L. James. Set largely in Seattle, it is the first instalment in a trilogy that traces the deepening relationship between a college graduate, Anastasia Steele, and a young business magnate, Christian Grey. It is notable for its explicitly erotic scenes featuring elements of sexual practices involving bondage/discipline, dominance/submission, sadism/masochism. On a eu les Dan Brown et The Secret…maintenant c’est du soft-core à saveur Harlequin remballé. Ces livres-là sont à la littérature ce que le Coca-Cola est à la boisson gazeuse. On appelle ça de la domination.

Vic est-il jaloux? Oui. Je voudrais bien des ventes de ces dominateurs communs, pas toi? Mais surtout, le phénomème me fascine. Il doit y en avoir eu des épisodes de pushing, intentionnels ou non. « Je pars en vacances, vous n’auriez pas un bon roman à me suggérer? » — « Ben oui, il y a Fifty Shades of Grey, qui se vend très très bien. Juste aujourd’hui, j’en ai vendu une bonne dizaine et il n’est pas midi. D’après moi, si vous ne voulez pas avoir l’air rejet avec un livre différent sur la plage, je pense que c’est le livre qu’il vous faut. » — « C’est sûr que j’aurais l’air niaiseux si mon livre était différent de celui des autres… Fifty Plates of Djay, vou dîtes? L’avez-vous en français? Les traductions, moi, vous savez… » — « Ha! Si c’est du français que vous voulez, il me reste quelques Amélie Nothomb. Mais je vous conseille de trouver une plage francophone… »

Du Coca-Cola pour tout le monde! N’empêche qu’un bon Coke, ça reste un bon Coke. Et c’est toujours disponible… pas besoin de se forcer.

Voilà. J’ai ma réponse: la paresse. Pourquoi chercher plus loin que Fifty Plates of Djay après tout?

(Moi-même, j’ai lu Hunger Games dans l’avion, entre Athènes et Montréal. Avec un Coke. Ben oui, je sais.)

VV

Le cul selon Vic

Vic rencontre la femme-chat

Commençons par le commencement : L’appartement du clown contient des scènes où Vic se retrouve en plein action R-16 ou R-18 (du genre réservé aux adultes consentants). Bang dans la pantoufle! Tu pensais que je me priverais? Tu pensais que Vic (le personnage) demeurerait chaste? Que non! La vie est trop courte, en roman, où ailleurs.

Plongeons donc ensemble dans le stupre et la fornication. (Tu as reconnu Georges Brassens?) Je t’entends d’ici. Veux-tu insinuer que L’adc est un roman pour adulte? (Non, pas vraiment, mais un bon R-16.) Pourquoi, Vic, veux-tu m’entraîner sur un sujet aussi glissant? Pourquoi parler de SEXE sur un blogue littéraire?

Je parle de cul parce que ça fait lire, c’est sûr… et aussi parce que j’ai eu un problème avec ça. T’as un problème de cul, Vic? Plus maintenant, mais oui, j’ai eu un problème d’angle d’approche en matière sexuelle sur page blanche. C’est compliqué. Par quel bout voulais-tu que je prenne la chose? La seule réponse possible est : par le bon.

Trêve de niaiseries. Ami lecteur, je te le dis, écrire une scène de cul qui se tient, c’est dur.

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