J’ai hâte de se croiser dans la nouvelle mouture du salon. En effet, la 61e édition du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean se déroule du 25 au 28 septembre 2025 à Place Centre-Ville Jonquière
3880, boulevard Harvey, Jonquière (Québec) G7X 8R6 Entrée principale : porte 3
Avec Prédateurs – Doctor J., je compte maintenant cinq séries collectives auxquelles j’ai eu l’occasion de contribuer; pour un total de sept romans publiés « sous la contrainte ».
Est-ce que c’était une bonne idée? La réponse courte est: OUI.
La réponse longue est encore oui, mais avec quelques nuances.
C’est quoi publier dans une série? C’est accepter certaines prémices narratives avant de commencer à imaginer une histoire personnelle. C’est vivre avec la contrainte d’un cadre imposé. Un convoi carcéral prend le champ à Saint-Siméon, une brochette des pires criminels du Québec s’évadent en même temps. Peux-tu raconter ce qui arrive avec un des détenus? Le roman offre des choix aux lecteurs, avec des variations multiples qui permettent de présenter plusieurs facettes d’une même histoire. Es-tu capable d’écrire ça, Vic? On raconte une version moderne d’une légende du Québec pour un public ado. T’as jamais fait ça, mon Vic.
Ça peut paraître limitatif, mais j’aime ça. (Ça doit être la raison qui fait que je continue à m’intéresser à ces projets collectifs.)
Mais… Pour que ça fonctionne, j’ai identifié 4 facteurs qui doivent être réunis. Sans ces éléments-là, je ne m’embarque pas dans l’écriture:
Il faut que je sois persuadé que l’idée de la série est solide. Le concept des Contes interdits, par exemple, est bien assis sur une fondation stable. Est-ce que je me lancerais dans un remake de Harry Potter? Pas sûr, pas sûr.
Il faut que je sente que je peux y apporter une twist qui sera la mienne. J’ai besoin de jouer avec les limites d’un concept, sans cette liberté-là, je me sens démuni.
J’ai besoin de collaborer avec des gens que j’apprécie et qui ont du courage éditorial. Si mon roman présente des failles, je veux qu’on les pointe, qu’on les travaille, qu’on ne les laisse pas passer.
Il faut que je sois excité par une idée à l’intérieur du concept de la série. Pour Larmes de crocodile, je voulais parler du mensonge et du monde universitaire; pour Doctor J., je voulais toucher aux interactions entre les motards et flirter avec la maladie mentale – bref, j’ai besoin que ma proposition contienne un défi qui me stimule.
Il m’est arrivé de commencer sans savoir si la mayonnaise allait prendre. C’est le cas de Verdier le géant. J’avais l’impression que de raconter les origines de la rencontre entre le gros méchant du conte interdit et sa femme, Nicky, allait finir par donner un roman « ordinaire ». Je me trompais complètement. Mon incursion Dans l’univers des contes interdits a été remplie de surprises. Je me suis pris au jeu, j’ai déconstruit mon histoire, j’ai assaisonné ces personnages déjà plutôt intéressants, je me suis senti très libre dans la contrainte.
Bref, dans mon cas, le cadre d’une série ne représente pas un frein à la créativité.
David Bédard a récemment vécu un moment de folie qu’il a décidé de réaliser. Peux-tu croire qu’il a proposé une nouvelle série de thrillers aux Éditions Corbeau?
Ça se déroule le 11 juin 2003, pendant un orage terrible, alors qu’un convoi carcéral est impliqué dans un accident dans Charlevoix, permettant à une vingtaine des pires détenus qu’on puisse imaginer de prendre le large. Le chaos va s’abattre sur le Québec
Quelle prémisse remplie de promesses, non? Bienvenue chez les Prédateurs.
J’aime une foule de choses de ce roman que je te recommande:
Ça nous ramène en 2003, avant l’instantanéité des téléphones intelligents et des médias sociaux – l’action se déroule donc différemment. Bonne idée.
Il demeure une bonne dose d’inconnu dans le roman, même à la fin, parce qu’on sait bien que l’histoire plus vaste va se révéler au fil de nos rencontres avec les autres évadés.
Il est évident que David sait comment raconter des scènes terribles – ce n’est pas une mince tâche. Bravo.
L’intrigue semble claire, jusqu’à ce qu’elle ne le soit plus. Il brouille les pistes, le maudit Bédard. J’aime beaucoup, moi, quand je suis forcé de revoir mes hypothèses en lisant les rebondissements qui me surprennent.
Le déluge qui s’abat sur le Québec est comme un autre personnage, ce qui m’a semblé très à-propos.
Le rythme endiablé imposé par la cavale du fameux Père des anges a fait que j’ai commencé ma lecture sans pouvoir l’interrompre, bon signe, non? J’imagine que ce sera similaire dans les autres opus de cette série.
Bref, bref, bref… tu peux te garocher là-dessus pour une lecture qui cogne dur.