Je suis en vacances et je digresse. Solide.
J’écris un peu mon polar, j’y réfléchis, surtout. Je mets les dernières touches à L’Empire Bleu Sang, je me perds dans mes idées. En voici un exemple parfait: j’ai écouté des tounes sur Youtube et j’ai été fasciné par l’adaptation des paroles de la chanson Ode to Billy Joe (de Bobbie Gentry) par Joe Dassin — Marie-Jeanne, en français. (Les liens mènent sur Youtube, vas voir.) Tu comprends, hein, que je suis en vacances?
Joe part d’un texte très fort, marqué par le Sud des États-Unis, avec son slang et ses blackeyed peas, pour le transposer en France, dans la campagne qui borde la Garonne, avec son gratin et son vin. On y parle d’un suicide (celui de Billy Joe ou celui de Marie-Jeanne) à l’occasion d’un repas du midi. C’est direct et très évocateur. En anglais comme en français.
J’ai eu envie de voir ce que ça donnerait si, à mon tour, j’adaptais le texte dans un parlé québécois, avec les références que ça suppose. On se retrouve sur les berges de la Yamaska, avec des marinades, de la bière et le suicide de Carolyne Dionne.
Tiens, voici un extrait de mon texte:
C’était le trois de juin, on suait à grosses goutes depuis le matin.
Je sarclais le jardin et mon frère, lui, il s’occupait du foin.
À l’heure du dîner, il m’a dit qu’il fallait aller manger.
Et maman a crié de la cuisine : « Vous êtes-vous décrottés ? »
Puis elle nous dit qu’elle avait des nouvelles du bas de Saint-Nicolas.
Ce matin Carolyne Dionne s’est jetée du pont d’la Yamaska.
Et si tu veux lire la chose en entier: Ode à Carolyne Dionne (pour le fun).
Si quelqu’un a envie de la faire en vidéo, ce serait le bout d’la marde.
Bon. Salut.
VV