Le cul selon Vic

Vic rencontre la femme-chat

Commençons par le commencement : L’appartement du clown contient des scènes où Vic se retrouve en plein action R-16 ou R-18 (du genre réservé aux adultes consentants). Bang dans la pantoufle! Tu pensais que je me priverais? Tu pensais que Vic (le personnage) demeurerait chaste? Que non! La vie est trop courte, en roman, où ailleurs.

Plongeons donc ensemble dans le stupre et la fornication. (Tu as reconnu Georges Brassens?) Je t’entends d’ici. Veux-tu insinuer que L’adc est un roman pour adulte? (Non, pas vraiment, mais un bon R-16.) Pourquoi, Vic, veux-tu m’entraîner sur un sujet aussi glissant? Pourquoi parler de SEXE sur un blogue littéraire?

Je parle de cul parce que ça fait lire, c’est sûr… et aussi parce que j’ai eu un problème avec ça. T’as un problème de cul, Vic? Plus maintenant, mais oui, j’ai eu un problème d’angle d’approche en matière sexuelle sur page blanche. C’est compliqué. Par quel bout voulais-tu que je prenne la chose? La seule réponse possible est : par le bon.

Trêve de niaiseries. Ami lecteur, je te le dis, écrire une scène de cul qui se tient, c’est dur.

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Le mythe du premier roman

Liste de clichés associés au premier roman d’un auteur trentenaire au Québec: un personnage masculin, jeune et montréalais d’adoption, des bribes d’autobiographie à peine déguisées, un narrateur qui parle au JE, quelques remises en questions de bon ton, un peu de sexe… serais-je tombé dans le patern classique ?

Oui, un peu.

Vraiment ?

Oui, quand même, je te dis.

C’est moche, non ?

Pas tant que ça. Il y a du mythe là-dessous.

Explique-toi.

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Je me narre

Je, me, moi

J’aime les affaires simples. Par exemple, j’aime les narrations au JE. Tout L’appartement du clown est monté sur la dualité entre le JE de Vic Verdier (celui de l’auteur et du personnage) et le TU du lecteur. Moi, ça me plaît. Le JE limite la structure du roman, mais il l’incarne aussi, en quelque sorte.

Bien sûr, j’ai lu des quantités épeurantes de livres écrits à la troisième personne. Il y a des chefs-d’œuvres comme ça. Tellement de chefs-d’œuvres. (Par exemple, je suis un inconditionnel d’Alexandre Dumas, père, dont les romans d’aventure – Éditions Nelson , années 1920 – ont été mon introduction au monde des mots. Tout au IL…) J’aime ça aussi, mais pas quand j’écris moi-même.

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Parlé ou écrit?

Tchick! Tchick!

À quel niveau écris-tu, toi ? T’es-tu posé la question ? Moi, oui. Voici ma réponse.

J’écris en vernaculaire québécois, mais pas trop, familier juste assez, inventif et libéré sans exagérer, avec des accents intellectuels s’ils servent le propos, sans rechigner à l’usage de mots étrangers, ou à l’esquisse de jurons qui donnent de la verdeur au texte.

C’est clair.

Non, ce n’est pas clair. Ma réponse ressemble à la définition de l’identité d’Elvis Gratton. Pourtant, ce n’est pas loin de la vérité. Je cherche des équilibres dans la langue, là où on ne trouve normalement que des écarts.

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Trouver le fil… et le garder

Thésée avait un fil, lui aussi

Je l’avoue, j’y suis allé à l’instinct. Ne sachant pas trop comment on fait pour gérer les différentes sous-histoires qui composaient mon roman, je me suis d’abord lancé à l’aveuglette. Question de partir la machine. Je savais (à force de penser à ça dans mon auto) que j’aurais trois parties, trois trames majeures liées à trois personnages importants, trois rencontres de femmes, trois partys… Ce serait un roman par trois.

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Écrire une histoire ou développer des idées ?

Entre les deux mon cœur balance.

Sans farce, un roman, où ça commence? Avec une bonne péripétie qui mène à une autre? Avec l’envie de faire comprendre quelque chose; une idée par exemple?

Foi de Vic, je n’en sais rien. J’ai l’impression que les deux procédés sont aussi valables l’un que l’autre. J’en conclus que ça doit dépendre des doigts sur le clavier…

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Alea jacta est: L’adc fait son chemin

Le sort...

Tel que tu t’y attendais, lecteur fidèle, Vic a terminé la révision de son manuscrit dans les temps. Aujourd’hui, je l’ai vu pour la dernière fois. Bye bye et bon voyage.

Le mise-en-pageur – appelons le Monsieur R. pour la forme – va entrer les corrections, l’éditeur va valider les changements apportés, on va ajuster quelques trucs (je sais pas encore lesquels, mais j’imagine qu’ils auront des trucs à ajuster…), on va mettre une couverture canon sur l’ouvrage et, bling!, on accouche des aventures de Vic Verdier dans L’appartement du clown. (Halleluja!)

On peut donc dire: le sort en est jeté ou, en version originale prononcé à l’anglaise: Aléia djacta east. J’ai la chienne un peu.

Pourquoi donc, Vic? Qu’est-ce qui te trouble ainsi, toi le romancier d’acier au pseudo inspiré? N’es-tu pas fier de toi?

Oui. Oui-oui. Ben oui, mais…

Mais quoi? Quoi?

Ben, j’ai été victime du syndrome du texte poche.

Hein?

Quand je me suis lu en version mise en page, avec les corrections, et tout, j’ai pensé que j’avais écrit des inepties. « Yiish! ça coule mal… »; « C’est mauvais ça, mal écrit… »; « Non, non, non, c’est pas publiable! On va me prendre pour un cave! »; « Cri– Vic, t’es ben épais de vouloir que du vrai monde lise ça… »

Mheu!?

Ben oui, il me semble que je n’avais plus de plaisir à me relire.

Qu’as-tu fait pour te sortir de ce marasme?

Rien. Rien pantoute; j’ai laissé le texte dormir un peu, et moi aussi du même coup. Juste avant de repasser à travers les corrections une dernière fois, j’ai relu des bribes de chapitre au hasard. Et c’était moins pire. Pas mal moins pire.

Reste que maintenant, le sort en est fookin’ jeté. On ne recule plus. On avance, comme Mao à travers la Chine. Comme Jules devant le Rubicon. Comme le gars qui n’a plus de freins dans une côte.

Un sage ami à moi, et qui a déjà vu ses mots imprimés, m’a partagé les paroles d’un autre grand homme encore plus sage qui lui disait, et je cite approximativement: « La plus grande qualité de ton livre est qu’il est publié. C’est fait, c’est fait. Passe à autre chose. »

Je n’y suis pas encore tout à fait, mais, comme je n’ai plus de freins, qu’est-ce qui pourrait bien m’empêcher de vérifier la sagesse de ces sages paroles?

(Yé!)

VV